Résumé :
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La carrière même du Pop Art n’est que paradoxe. Mouvement typiquement anglo-saxon, il a néanmoins passionné l’Europe. Produit d’une société opulente et conformiste, il a emporté l’adhésion de la jeunesse. Suprême contradiction enfin : alors qu’il s’est voulu simplement le miroir de la vie quotidienne, il a accédé d’emblée au domaine réservé de l’art. Les remous qu’il a suscités sont loin d’être apaisés, mais déjà son histoire se dessine. Maître d’œuvre du présent ouvrage, Lucy R. Lippard, rédactrice de la revue Art International, s’est réservé de montrer la filiation du Pop Art (arts populaires, Surréalisme et Dada) et d’en situer la nouveauté par rapport à ses précurseurs immédiats (les Assemblagistes, Robert Rauschenberg et Jasper Johns). Puis elle retrace l’histoire du mouvement à New York, avant de consacrer un dernier chapitre à l’étude des domaines canadien et européen, où prend place tout naturellement le Nouveau Réalisme français. Lawrence Alloway, conservateur du Solomon R. Guggenheim Museum de New York de 1962 à 1966, nous donne un portrait du Pop en Angleterre tandis que Nancy Marmer, collaboratrice d’Artforum, décrit le Pop californien. Enfin, Nicolas Calas, professeur d’histoire de l’art à la Farleigh Dickinson University, s’attache à préciser et à cerner l’univers artistique et moral dont relève l’imagerie Pop. La disparité des opinions exprimées par ces divers collaborateurs, loin de surprendre le lecteur, lui rendra sensibles les richesses et la variété d’un mouvement que n’entache aucune rigidité doctrinale, et qui tire sa vitalité de la multiplicité même de ses contradictions.
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